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south
america
RICHARD LONG
Un
des plus importants artistes britanniques, Richard Long est un
sculpteur et photographe qui réunit les matériaux de son œuvre en
marchant dans la nature, au cours de longs treks solitaires, dans le
monde entier. Depuis 1971, ses livres, généralement de mots et/ou de
photographies, dont il conçoit la maquette, conservent les traces
de ses marches, non comme un reportage mais comme une nouvelle œuvre.
Troisième de ses livres, South America
est entièrement façonné à la main : chaque double-page est contrecollée
à la page précédente et à la suivante, l’ensemble étant réuni par une
fine bande de papier faisant office de dos. Exceptionnellement de
format carré, il est le seul livre de Richard Long à ne comporter que
des dessins : un petit nombre de motifs stylisés (cercle du soleil,
silhouette d’un condor, spirale, etc.) ont été tracés au cours d’une
marche à travers l’Amérique du Sud, à l’aide des matériaux naturels
trouvés sur place (galets, poussière d’or, etc.), dans des
circonstances que précise une brève légende. Ces dessins sont imprimés
deux fois, en positif (noir sur fond blanc) et en négatif (blanc sur
fond noir), au recto et au verso d’une même page. Par là le livre de
dessins fait le lien avec l’empreinte photographique, à laquelle fait
inévitablement penser la reproduction des images en positif et en
négatif.
« SOUTH AMERICA a été réalisé lors du premier grand voyage que Hamish
Fulton et moi avons fait ensemble. Nous avons atterri à La Paz et
parcouru la Bolivie, le Pérou et le Chili pendant près de deux mois.
J’avais préconçu l’idée d’un livre mais pas les lieux particuliers ou
les images qu’il pourrait contenir. Nous avons voyagé dans des voitures
ou des camions qui nous prenaient en stop, dans des bus, des trains,
des taxis, et en marchant et grimpant. Notre itinéraire était libre et
adaptable, nos plans changeant souvent selon nos envies ou les
circonstances. Cela convenait parfaitement à l’idée du livre, et la
grande variété des lieux pour les dessins est advenue naturellement,
par hasard, en cours de route. C’est un livre sur le mouvement, le
temps, l’espace, la chance et l’opportunisme. Je n’avais pas vu la lune
« à l’envers » auparavant. L’impression en positif /
négatif des dessins vient de la spécificité du tissage indien et le
dessin de couverture a aussi été influencé par les motifs traditionnels
des étoffes que nous voyions sur les marchés. » — Richard Long,
Bristol, 6 mars 2012
One
of the most important British artists, Richard Long is a sculptor and
photographer whose work derives from walking through nature during
long, often solo hikes all over the world. Since 1971, his books,
generally of words and/or photographs, which he designs, keep track of
his walks, more like a new work rather than reporting.
His third book, South America which
is unique because of its square shape, shows only drawings: a small
number of stylized motifs (sun circle, silhouette of a condor, spiral,
etc) were drawn during a hike across South American with natural
materials found onsite (pebbles, gold dust, etc) under circumstances
that a short legend describes. These sketches are printed twice, once
in positive (black on white) and once in negative (white on black), on
the front and back of the same page. A connection is thus established
between the drawings and photographic prints, by alluding to positive
and negative images.
“‘SOUTH AMERICA’ was made on the first big overseas journey Hamish
Fulton and I made together. We landed in La Paz and travelled in
Bolivia, Peru and Chile for almost two months. I had pre-conceived
the idea for a book, but not the particular places or images it might
contain. We travelled by hitch-hiking cars and communal trucks, on
buses, on trains, by taxi, and by walking and climbing. We had a free
and adaptable itinerary, often changing our plans on impulse or by
circumstance. This fitted the general idea for the book, so that the
great variety of places for the drawings occurred naturally, by chance,
along the way. It is a book about movement, time, space, luck and
opportunism. I had not seen the moon ‘upside down’ before. The
positive/negative printing of the drawings comes from the
characteristic of Indian weaving, and the cover drawing was influenced
also by the traditional patterns of the blankets etc. we saw in the
local markets.” — Richard Long, Bristol, March 6, 2012
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