wit white
herman de vries 


Ce livre est la troisième et dernière version du premier livre d’artiste publié en 1960 par herman de vries, qui en a aujourd’hui plus d’une centaine à son actif. Il est, dans le domaine du livre, un manifeste équivalent aux White Paintings de Rauschenberg (1951) et à 4’33’’ de John Cage (1952).

L’histoire de ce livre remonte à 1960. Alors proche du groupe Zero, mais également attiré par la conception bouddhiste du vide, herman de vries venait de réaliser des monochromes blancs quand il édite lui-même à arnhem un fascicule de vingt pages. Il n’a pas de titre, sa couverture est vierge et les pages ne sont pas imprimées. Seul un bref poème final célèbre, en quatre langues, la surabondance du blanc : « wit is overdaad ». Ce livre-manifeste va connaître une autre version, en 1962, sous le titre wit : deux cents pages blanches, quatre collages blancs de l’artiste et une introduction, totalement vide, du poète J. C. van Schagen. Éditée à cinq exemplaires seulement à arnhem par M. J. Israel, cette publication sera suivie en 1967 d’une seconde édition, « revue », wit weiss : deux cent cinquante pages blanches, au format de poche, en cinq cents exemplaires, publiée chez Hansjörg Mayer, à Stuttgart. Seuls éléments imprimés : auteur, titre et éditeur sur la couverture, mention de l’introduction et de son auteur sur la toute première page, colophon sur la dernière page.
En 1980 paraît chez Artists Press, à Berne, sous un format plus grand, avec davantage de pages, la « troisième édition revue ». Le titre originel wit est traduit en anglais, en japonais ainsi qu’en sanskrit d’un mot qui signifie « blanc », au sens de brillant, pur, immaculé. Mais ce titre ne figure pas sur le livre, parfaitement blanc. Il est imprimé, avec le paratexte, sur une large bande de papier qui tient lieu de bandeau détachable. Sur le rabat intérieur, on peut lire une courte déclaration dont la première rédaction remonte à l’édition de 1962 et qui affirme que ce livre total contient tous les aspects de la réalité. Sur les cinq mille exemplaires annoncés, seule une centaine sera publiée. C’est cette dernière édition, la plus radicale, qui est reprise ici, avec pour seul ajout la traduction en français de la déclaration. herman de vries, le 1er avril 2012, commente ainsi son livre, en insistant sur l’importance de la virgule finale :

blanc est blanc
0 = 0
pas de nom
pas d’idée
pas même le vide,




This book is the third and final version of the first artist’s book published in 1960 by herman de vries, who is currently the author of more than one hundred publications. This is like the White Paintings by Rauschenberg (1951) and 4’33” by John Cage (1952) in book form.

The story of this book dates back to 1960. Closely associated with the Zero Group, but also drawn to the buddhist concept of emptiness, herman de vries had just produced a series of white monochromes when he self-published a twenty-page booklet in Arnhem. It had no title, its cover was blank and its pages were unprinted. It contained nothing but a short final poem celebrating, in four languages, the superabundance of white: “wit is overdaad”. In 1962, this manifesto appeared in another version, now entitled wit: two hundred blank pages, four white collages by the artist and an introduction, itself completely blank, by the poet J. C. van Schagen, published in arnhem in only five copies by M. J. Israel. It was followed in 1967 by a second “revised” edition, wit weiss: two hundred and fifty blank pages, pocket-sized, in five hundred copies, published by Hansjörg Mayer in Stuttgart. The only printed elements were the artist’s name, the title and the publisher’s name on the cover, the word “introduction” and the name of its author on the very first page and a colophon on the final page. In 1980 the Artists Press in Berne published the “third revised edition”, in a larger format and with more pages. The original title wit was translated into english and japanese and into sanskrit with a word that means “white” in the sense of bright, pure, immaculate. The title itself does not appear on the book, which remains completely blank. It is printed with the paratext on a broad strip of paper in the form of a detachable publicity strip. The inside flap contains a brief statement initially dating back to the 1962 edition, stating that this book incorporates all aspects of reality. Of the five thousand copies advertised, only a hundred were published. It is this last edition, the most radical, which is republished here, the only addition being the french translation of the statement.
On 1 april 2012, herman de vries wrote of his book, insisting on the importance of the final comma:

white is white
0 = 0
no name
no idea
not even emptiness,






150 x 210 mm
352 pages
Broché / Paperback
ISBN 9782915859416
EAN 978-2-915859-41-6

Edition originale / First edition:
Artists Press, Bern, 1980
 
25 €